Parmi les métiers du digital, beaucoup restent flous. Vous avez déjà entendu le nom, vous connaissez même quelqu’un dont c’est le job, mais pouvez-vous expliquer en quoi cela consiste ? Pas vraiment hein ? Développeur front-end ou back-end, planneur stratégique, growth hacker… Si chaque fois que ces termes ressortent, vous acquiescez d’un air entendu sans avoir la moindre idée de ce que cela signifie, restez avec nous. Dans quelques minutes, le growth hacking n’aura plus de secrets pour vous. De quoi vous la raconter au prochain dîner de famille ou apéro entre potes.
Growth hacker : décryptage d’un métier mystérieux
Growth hacker, c’est quoi ce nom barbare ?
Il est vrai que, déjà, c’est pas facile à prononcer. Normal, le concept a vu le jour aux États-Unis. Ensuite, pour tous ceux qui n’ont pas fait anglais LV1, ça n’évoque pas grand-chose. Si l’on traduit mot à mot, cela signifie « pirate de croissance ». Vous voilà bien avancés, n’est-ce pas ?
Un expert du marketing digital
Alors non, le growth hacker n’est pas un pirate. Enfin, pas vraiment. Toutefois, il utilise des moyens non conventionnels et innovants pour arriver à ses fins. En effet, son rôle consiste à booster la croissance d’une entreprise sans dépenser trop d’argent. Les résultats doivent être rapides ; les méthodes, simples. Pour cela, il doit maîtriser les techniques du web marketing tout en faisant preuve de créativité.
Le MacGyver de la croissance
La croissance peut s’avérer financière ou liée à la clientèle, au nombre d’utilisateurs d’un produit ou d’un service. Pour la faire décoller, le growth hacker se débrouille avec les ressources dont il dispose. Il bricole, il teste, il rebondit. C’est un expert du système D.
Par contre, oubliez les couteaux suisses et les trombones. Afin de remplir sa mission, notre expert utilise plutôt les outils digitaux, dont les réseaux sociaux, qu’il connaît sur le bout des doigts. Grâce à ses connaissances techniques couplées à une grande capacité d’analyse, il identifie les obstacles à la croissance et détermine comment les contourner. Il s’appuie également sur les données à sa disposition pour orienter l’évolution d’une entreprise (comme l’expérience des utilisateurs).
Prenons l’exemple d’Instagram. À l’origine, il s’agissait d’une application de géolocalisation avec un tout autre nom. Le concept ? Partager avec ses amis les adresses des meilleurs bars, restaurants, etc. Toutefois, une fonctionnalité inattendue a pris le dessus : le partage de photos. Les créateurs ont donc tout repensé pour créer le réseau social que l’on connaît aujourd’hui.
Mais concrètement, tu fais quoi dans la vie ?
Voilà pour la théorie. Vous l’avez compris (enfin, on espère), le growth hacker cherche un moyen d’augmenter la base de données des clients d’une société. Pour cela, il agit à différents niveaux :
- Attirer de nouveaux prospects
- Les convertir
- Les fidéliser
- Les transformer en ambassadeurs de la marque
- Générer un plus gros revenu
À chaque entreprise sa problématique et donc, sa solution. Parfois, il s’agira de rédiger du contenu et d’optimiser le référencement. Parfois, il faudra mettre en place une campagne de publicité sur les réseaux sociaux, d’autres, revoir le design du produit ou du site internet. Les missions sont très variées.
Et en pratique, ça donne quoi ? D’abord, une phase d’analyse. Ensuite, une réflexion et la mise en place d’une stratégie. Puis, pour finir, l’évaluation des résultats. Ça a fonctionné ? Mission accomplie. Projet suivant. C’est un échec ? On passe au plan B. Et ainsi de suite.
Zoom sur les meilleurs cas pratiques
Au final, on distingue trois grands types de growth hackers.
- Le white hat : toujours droit dans ses bottes, il respecte la loi et l’éthique
- Le grey hat : il flirte avec les limites. Il n’hésite pas à utiliser les failles existantes à son avantage, sans pour autant enfreindre la loi. Par exemple, la création de faux comptes est une méthode fourbe, mais pas illégale
- Le black hat : le Jack Sparrow du net. Le pirate, le vrai. Celui qui vole les adresses mails, envoie des spams sans remords et dirige une armée de robots sur les réseaux sociaux
Allez, quelques exemples concrets et vous aurez enfin compris le concept de ce métier mystérieux. Eh bien, c’est là que ça se corse (pas l’ile de beauté). Finalement, en dehors des anecdotes vues et revues sur les débuts de Facebook ou Airbnb, rares sont les hacks fièrement affichés sur Internet. Les hackers partagent peut-être leurs plus grosses réussites entre eux, mais les entreprises, elles, ne s’en vantent pas.
Toutefois, l’efficacité de certaines techniques n’est plus à prouver.
- Montrer des publicités ciblées aux internautes déjà venus sur un site grâce à Google ou Facebook Ads
- Mettre en place des pop-ups anti-abandon pour retenir un internaute lorsque celui-ci s’apprête à quitter un site
- Pratiquer l’AB/testing afin de valider la meilleure version d’une page, d’un site web ou d’une application
- Récupérer les adresses mails sur LinkedIn (ou autres) afin de lancer des campagnes d’e-mailing
- Développer des pages 404 funs et décalées pour marquer les esprits
Parmi les « hacks » célèbres, on peut aussi citer le teasing, le parrainage ou l’utilisation d’un site tierce (comme Youtube).
Voilà, le métier de growth hacker démystifié en quelques minutes. Ça n’a rien de sorcier finalement. Toutes les compagnies, même les plus grosses et influentes, déploient leur ingéniosité pour se développer à moindre coût. Maintenant, vous savez que cela porte un nom.