Le SEO, c’est l’art délicat de se rendre visible sans payer. Depuis les débuts d’internet, on a vu défiler des années de stratégies de maillage interne, d’échanges de liens et autres danses du ventre pour séduire Google et ses algorithmes changeants. Mais aujourd’hui, on ne joue tout simplement plus au même jeu. Bienvenue dans l’ère du « Generative Engine Optimization », GEO pour les intimes. Ça ne vous dit rien ? Pas de panique. On vous explique. Et surtout, on vous donne les nouvelles clés de succès.

SEO & IA, quand la recherche change de camp
Longtemps, le parcours de recherche était simple : « je veux trouver quelle est la meilleure marque de café, je demande à Google, j’obtiens une liste de lien, je clique sur celui qui me paraît le plus intéressant, généralement tout en haut de liste parce que flemme. »
Mais nous voilà en 2025. Les moteurs de recherche n’ont plus le monopole de la découverte, puisqu’un nombre toujours plus important de recherches se font désormais via des outils d’Intelligence Artificielle Générative comme ChatGPT, Gemini ou Perplexity.
La moitié des recherches sur Google sont dites « informationnelles ». On ne veut pas acheter, on veut juste comprendre. Et ça, une IA le fait souvent mieux qu’une page de blog classique, en répondant de façon personnalisée, en temps réel, sous la forme d’une conversation. Résultat : l’utilisateur pose sa question à une IA, obtient une réponse immédiate, et n’a plus besoin de cliquer nulle part. Moins de clics, moins de trafic, moins de revenus pour les sites web traditionnels.
Pire (ou mieux, selon le point de vue), ChatGPT fait de l’ombre au e-commerce et propose désormais des recommandations shopping avec images, prix, avis clients, liens directs d’achat. Bref : la bascule est déjà en cours, l’IA grignote de plus en plus de recherches. Le cabinet de conseil Gartner prévoit une baisse de plus de 25 % de requêtes sur les moteurs classiques d’ici fin 2026, absorbées par les assistants IA et les interfaces hybrides.

Du SEO au GEO : être trouvé ne suffit plus
Pour l’ensemble des réponses qu’elle propose, l’IA pioche dans ses propres sources. Et c’est là qu’est le nouvel enjeu : si votre contenu n’est pas dans la base, n’est pas structuré correctement, ou n’est pas jugé pertinent par l’IA, vous êtes tout simplement invisible. Même si vous étiez premier sur Google hier.
Autre problématique, vous pourriez également aider à alimenter la réponse des IA sans jamais recevoir de visite en retour. Exemple : tapez “y a t’il du café produit 100% en France ?” sur Perplexity. Vous verrez une réponse synthétique, avec seulement quelques sources mentionnées, la plupart non cliquables. Et souvent même pas affichées. Votre site en est peut être l’origine, c’est peut-être même vous qui l’avez rédigé et publié. L’utilisateur, lui, ne le saura jamais.
Retenez que 3 sources principales alimentent les IA génératives :
- Leur propre base de connaissance (entraînée sur des corpus comme Common Crawl, Wikipedia, etc.)
- Le web en temps réel, via des moteurs comme Bing ou Google
- Les partenariats directs avec des éditeurs ou agrégateurs de contenu (Le Monde pour ChatGPT, Reddit pour Google, etc.)
Le Generative Engine Optimization (GEO) ne consiste donc plus à remonter dans la SERP (Search Engine Results Page, donc les résultats Google), mais à être cité dans le contenu généré par une IA.

Pour une stratégie SEO/GEO en béton armé
Il est temps de passer à la pratique. Voici un plan d’action en 5 étapes, à appliquer dès maintenant :
1. Vérifiez que vous êtes visibles pour les robots IA. Cherchez des traces de bots comme 0AI-SearchBot, CCBot, GPTBot dans vos logs. S’ils ne viennent jamais, vous êtes invisible pour leur base. Astuce : utilisez un outil de log monitoring ou Google Analytics 4 avec filtrage personnalisé.
2. Créez un fichier llms.txt à la racine de votre site : c’est le robots.txt version IA. Il sert à indiquer aux modèles quels contenus explorer (ou pas). Peu de modèles le respectent aujourd’hui, mais ça pourrait devenir un standard. Ça prend 5 minutes. Faites-le, on vous met un générateur par ici.
3. Réécrivez vos pages clés comme si vous parliez à un IA. Il faut être didactique, structuré, pédagogique. C’est ce que les modèles aiment (et bonne nouvelle, généralement les humains aussi). Intégrez des citations, chiffres et FAQ dans vos pages clés : cela augmente vos chances d’être repris par l’IA.
4. Auditez votre présence sur Bing. Beaucoup d’acteurs passent à côté de ce point. Pourtant, Copilot, ChatGPT, Perplexity, Amazon Rufus, Brave Leo, et d’autres utilisent Bing comme moteur sous le capot. Activez Bing Webmaster Tools (oui, ça existe encore), optimisez vos snippets, titres, balises structurées, descriptions de produit.
5. Faîtes du bruit. C’est le bon moment pour renforcer sa présence sur les plateformes contributives (Wikipédia, forums, réseaux sociaux, podcasts) et développer une stratégie RP et influence.
Voilà, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Pas le temps de pleurer sur la mort du SEO à l’ancienne, dire « c’était mieux avant » c’est le meilleur moyen de prendre en très gros coup de vieux en quelques secondes seulement. Alors on retrousse les manches de la chemisette, et on s’y met.